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MANIFESTE

Deux phénomènes occupent aujourd’hui l’espace et l’actualité médiatique. L’un sous des apparences légères et ludiques, l’autre foncièrement sombre et dramatique. La « fascination » et la « radicalisation » : Messmer et Daesh…

Aux antipodes de la comédie humaine, tristes reflets de notre société « sous influence » : divertissement et « showbiz » d’une part,  terrorisme et « fanatisme » de l’autre… guerre et paix, se rejoignent sur une base commune :

 

La « sujétion psychologique » !

 

Mais qu’est-ce très exactement que la « sujétion psychologique » ? C’est le terme juridique consacré pour désigner la manipulation mentale possible de certaines personnes dites « sensibles » à la « manipulation psychologique »… que ce soit à des fins de divertissement (celui du plus grand nombre des spectateurs = « voyeurs » du public) ou d’assouvissement s’agissant du fanatisme d’un leader spirituel (spectateur = « voyeur » unique) par les gestes qualifiés « d’extrêmes » de quelques « affidés » conditionnés au terrorisme sacrificiel.

Que ce soit sous le joug de la « fascination » ou bien sous celui de la « radicalisation », ces deux phénomènes sociétaux ont un dénominateur commun :

 

« L’emprise mentale » et la souffrance (violence) psychologique

qu’elle provoque chez ceux qui en sont la cible !

 

Même si l’objet de ce manifeste n’est pas de faire le procès des spectacles de Messmer, force est de constater que si son public « voyeur » se distrait la plupart du temps, ses « partenaires » d’un soir réduits à l’état de marionnettes montrent quant à eux plus ou moins explicitement des signes de souffrance que ce soit sous hypnose, ou rétrospectivement lors du visionnage des « épreuve » subies… Un certain malaise est ainsi très nettement perceptible en filigrane de ces spectacles, celui du rapport aux limites de la dignité humaine entre un « apprenti sorcier » et ses « jouets » qu’on  pourrait encore qualifier « d’instrumentalisation » « désignée-volontaire » : « Le fascinateur met en place une relation de pouvoir, il veut obtenir une emprise sur la personne et une grande docilité. Il prive la personne de sa liberté » (Cf. intervention du 09/01/2013 du DR Benhaiem, médecin-hypnothérapeute sur l’article intitulé « Messmer, le fascinateur » sur le site web Allodocteurs.fr de France 5).

 

Ces spectacles de Messmer ont néanmoins le mérite - pour ce qui  concerne plus particulièrement ce manifeste - de (dé)montrer que 10 à 20% de la population est sensible à la « sujétion psychologique » collective et que 5% de la population environ y est très réceptive individuellement. A contrario, 5% de la population semble y être individuellement réfractaire. Tandis qu’entre ces deux catégories de personnes, le 90% restant de la population y est (« normalement ») réceptif individuellement.

« Fascinateur » est donc aujourd’hui le « titre de noblesse » médiatique d’un exercice beaucoup moins glorieux dans les faits :

 

Celui de la MANIPULATION MENTALE !

 

La Manipulation mentale : Un art vieux comme le monde, propre à quelques « éminences grises » des pages sombres de notre histoire… à ceci près qu’aujourd’hui il se médiatise et se vulgarise. Ainsi, s’enseigne-t-il non seulement dans les Universités de psychologie… mais encore dans celles de marketing, de management et de communication... avec des méthodes et des techniques de plus en plus perfectionnées et « subtiles », aux seules fins de toujours mieux « contrôler » le cerveau humain.

 

La « sujétion psychologique » est un « exercice » qui se décline depuis la cellule familiale… jusqu’à celle de certaines communautés plus ou moins spirituelles « déviantes » :

  • Au niveau de la cellule familiale, la manipulation est le fait et le jeu du (ou des) parent(s) qui veux (veulent) protéger à tout prix - et pour cause - son (leur) ignoble et  indicible « secret de famille » (inceste, abus rituel etc...),
  • Hors cellule familiale, la manipulation est le fait et le jeu d’individus classés sous le profil psychologique de bourreau « prédateur » ou « narcissique pervers » qui exercent leurs « talents » sur leur conjoint, victime plus ou moins consciente et volontaire. Le même phénomène est observable chez les personnes âgées, victimes de « beaux- parleurs »… l’affaire Bettencourt en étant une parfaite illustration,
  • Autre application, collective et non plus individuelle cette fois : « l’emprise sectaire »… où à la « sujétion psychologique » individuelle s’ajoute une forme « d’hystérie collective » ou de « paranoïa collective » subtile et perverse qui fait que la peur, le mensonge et le déni sont normalisés par l’effet de groupe,
  • Enfin, dernière application, « l’emprise fanatique religieuse », qui parfois se confond avec l’emprise sectaire, s’agissant également d’un « extrémisme » spirituel… conduisant au sacrifice ultime et « rédempteur » : suicide individuel ou collectif. On parle aujourd’hui de « radicalisation » là où naguère on parlait du « Vieux dans la montagne » et de ses « assassins » ou « haschischins ». Là encore, la « sujétion psychologique » agit comme une drogue sur un terrain prédisposé : individu en état de faiblesse passagère ou chronique (personne dite « hypersensible ») sur terrain de traumatisme d’enfance, addiction, soumission, peurs, angoisses etc… Ce qui n’empêche pas d’ailleurs la « sujétion psychologique » de se servir de drogues vraies pour mieux asseoir son emprise…

 

Au final, la « sujétion psychologique », sous toutes ses déclinaisons, non seulement avance masquée : « Le vampire (…) est habile, beau parleur, toujours bien conseillé. Il est invisible dans le miroir, incapable de se remettre en question, il ignore tout sentiment de culpabilité. Habile à œuvrer dans l’ombre, toujours masqué, il se déplace entouré par un nuage de fumée que lui-même suscite et par conséquent sans feu ». Mais encore, revêt-elle – par un discours manipulateur et trompeur – ses victimes d’un masque « anesthésiant »…  Lesquelles victimes qui bien qu’en souffrance, comme le « masque de fer », ne peuvent plus s’en libérer…  ou bien trop tard ! Sauf à attendre un « déclic », s’il arrive un jour…

 

  1- Comment se met en place la «  sujétion psychologique » ?

 

Suivant l’article publié le 21/12/212 sur le site web de l’association « Dérive sectaire » intitulé « L’emprise et la manipulation mentale : un fléau sociétal mal connu », le plus fréquemment ce mécanisme se développe en 3 temps :

 

1- Séduction, le système d’accrochage manipulateur/manipulé pouvant revêtir les apparences d’un « couple » ou d’un « binôme ». L’emprise mentale agit alors comme une véritable « captation », s’agissant de viser « l’angle mort » du sujet, c’est-à-dire cette partie de soi que le sujet ne peut pas voir ou toucher au risque de se fragiliser. Une fois que le manipulateur a ouvert cette porte secrète, il referme la prison mentale sur le sujet qui devient son jouet, sa marionnette,

2- Dépersonnalisation, « L’isolement est une stratégie idéale pour porter, sans risque, une attaque (…) Le vampire sait admirablement faire alterner les périodes d’accalmie qui annoncent de redoutables orages (…) Il utilise sans la moindre difficulté le mensonge éhonté et les promesses mensongères qu’il profère avec un aplomb formidable (…) Il culpabilise subtilement sa victime qu’il parvient toujours à faire douter .

3- Reconstruction d’une nouvelle identité automatisée (« animalisée »), « Le vampire manie avec maestria l’art du « double lien » face auquel il est impossible de se décider. On peut illustrer cette redoutable technique avec le nom du célèbre chien d’Yves Robert : « Fous-le-camp »… Viens ici… « Fous-le-camp »…. Reviens… etc.

 

Les victimes donnant d’autant plus le change qu’elles peuvent présenter – sous le masque du mensonge (déni) et de la manipulation (suggestion) induits par le manipulateur – une apparence de normalité, notamment dans la vie professionnelle. Quant au(x) bourreau(x) ils sont d’autant plus libres de perpétrer leurs méfaits que les victimes sous influence le(s) présente(nt) comme leur(s) meilleur(s) ami(s) de la terre… « L’emprise psychologique est ni plus ni moins la pérennisation des processus de domination dont les enfants notamment sont victimes (…), une relation de domination (vampirisme) destinée à détruire « l’autre » considéré comme une simple « chose » au moyen de stratégies et de manipulations plus ou moins subtiles (…) L’emprise constitue toujours un meurtre psychique… ».

 

  1. Comment reconnaître qu’une personne est victime

de « sujétion psychologique » ?

 

Le PR Philippe Parquet, enseignant-psychiatre de l’Université de Lille, consultant et référent ministériel (Cf. article publié le 04/02/2014 sur le web intitulé « Les sectes forment des petits groupes moins détectables »), a mis au point une grille permettant d’évaluer l’état de « sujétion psychologique » d’une personne. Cet état est caractérisé par 9 critères dont 5 doivent être retrouvés pour permettre à un clinicien (médecin-psychiatre) de porter un diagnostic différentiel :

 

1- Rupture imposée avec les modalités antérieures des comportements, des conduites, des jugements, des valeurs, des sociabilités individuelles, familiales et collectives,

2- Occultation des repères antérieurs et rupture dans la cohérence avec la vie antérieure et acceptation par une personne que sa personnalité, sa vie affective, cognitive, relationnelle, morale et sociale soient modelées par les suggestions, les injonctions, les ordres, les idées, les concepts, les valeurs, les doctrines imposées par un tiers ou une institution, ceci conduisant à une délégation générale et permanente à un modèle imposé,

3- Adhésion et allégeance inconditionnelle, affective, comportementale, intellectuelle, morale et sociale à une personne ou à un groupe ou à une institution : ceci conduisant à une loyauté exigeante et complète, une obéissance absolue, une crainte et une acceptation des sanctions, une impossibilité de croire possible, de revenir à un mode de vie antérieur ou de choisir des alternatives étant donné la certitude imposée que le nouveau mode de vie est le seul légitime,

4- Mise à disposition complète, progressive et extensive de sa vie à une personne ou à une institution,

5- Sensibilité accrue dans le temps aux idées, aux concepts, aux prescriptions, aux injonctions et ordres à un « corpus doctrinal » avec éventuellement mise au service de ceux-ci dans une démarche prosélyte,

6- Dépossession des compétences d’une personne avec anesthésie affective, altération du jugement, perte des repères, des valeurs et du sens critique,

7- Altération de la liberté de choix,

8- Imperméabilité aux avis, attitudes, valeurs de l’environnement avec impossibilité de se remettre en cause et de promouvoir un changement

9- Induction et réalisation d’actes gravement préjudiciables à la personne, actes qui antérieurement ne faisaient pas partie de la vie du sujet. Ces actes ne sont plus perçus comme dommageables ou contraires aux valeurs et au mode de vie habituellement admis dans notre société.

 

  1. Comment peut-on dénoncer la « sujétion psychologique » ?

 

« Aujourd’hui, la loi ne stigmatise pas la manipulation mentale même s’il existe certaines dispositions de la loi n° 2001-504 du 12 juin 2001 dite loi « About-Picard » en matière d’abus de faiblesse qui permettent de punir de 3 ans d’emprisonnement celui qui place une personne en état de « sujétion psychologique » (pour ne pas dire « emprise ») résultant de l’exercice de pressions graves ou réitérées ou de techniques propres à altérer son jugement (pour le pas parler de « manipulation ») afin de conduire cette personne à un acte ou à une abstention qui lui soit vraiment préjudiciable (…) Jamais la société contemporaine n’aura été aussi facilitatrice qu’aujourd’hui de ce genre de fléau social : perte des repères familiaux, sociaux, politiques et religieux, monde virtuel de l’internet où tout est possible avec l’absence de vérification des sources et le développement de la théorie du complot « à toutes les sauces » (…) La société méconnait ce phénomène qui apparait régulièrement dans la presse lors de drames mettant en cause tel gourou ou gourelle ayant amené leur victime à la ruine… ou au suicide ! (…) Lorsqu’une personne est touchée, il faut qu’il puisse bénéficier d’une mesure du Juge des Majeurs Protégés pour garantir son intégrité matérielle et psychologique en considérant l’emprise mentale comme un vice de consentement et qu’enfin la manipulation mentale préjudiciable constitue un délit ou un crime à part entière (Cf. article du 19/12/2012 sur le site web « Dérive sectaire » extrait de la conférence de Me Daniel Picotin : « L’emprise et la manipulation mentale : un fléau social mal connu »).

 

4- Comment faire évoluer la loi dans le sens de la protection des victimes ?

 

  • Recevabilité de la plainte des proches sur le motif de « suspicion légitime de sujétion psychologique »,
  • Placement sous protection du Juge des majeurs protégés,
  • Expertise (forcée) sur demande d’un tiers par un psychiatre spécialisé (médecin-psychiatre appelé à faire l’expertise « ayant une connaissance spécifique de ce syndrome particulier » dixit Me Daniel Picotin),
  • Faire de « la sujétion psychologique » un délit ou un crime à part entière (autonome),
  • Élargissement du délai de la prescription pénale justifiée par l'introduction de la notion « d'amnésie post-traumatique »,
  • Introduction de la notion de « vice du consentement » en droit civil.

 

 

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